Le blog d'Hydromel, le fanzine des musiques breizzoues

mercredi 7 novembre 2007

Filifala: Vorona

« Vorona » est un bel opus qui n'en fait pas trop. Chaque musicien y tient sa juste place pour un ensemble très agréable tant à l'écoute qu'à la danse. Roland Brou nous surprend car le chant ici est très posé, on ne retrouve pas sa gouaille de BHQ, d'autant plus avec les sonorités malgaches du quintet. Un album dans la continuité de Zao avec l'évolution que connaît tout groupe actuellement, une formule concert élargie.



Voici maintenant 4 années que Filifala sortait Zao, quel a été le parcours du groupe depuis? En 4 ans pas mal de choses ont changé. Tout d’abord la décision a été prise de tourner à cinq en permanence, pour affirmer l’identité du groupe. Le répertoire aussi a évolué. Revendiquant un attachement aux musiques traditionnelles, la plupart des nouveaux morceaux sont des compositions (musiques et textes). Enfin la volonté de mêler les répertoires bretons et malgaches se confirme de belle façon.
Ces quatre années ont été marquées par pas mal de concerts en Bretagne et partout en France. Plus d’ailleurs que de festoù-noz, même si les danseurs trouvent toujours le moyen de se dérouiller les jambes. Nous avons aussi eu l’opportunité de travailler un nouveau concert lors d’une résidence à Saint-Avé (56).
Parlez-nous du nouvel album: Vorona? Pourquoi un nouvel enregistrement?
Il faut savoir que le groupe est constitué de quatre musiciens Bretons et de Dina Rakotomanga, contrebassiste et chanteur d'origine malgache. Vorona est un des mots malgaches pour « oiseau ». En constituant le répertoire de l’album, nous nous sommes rendus compte que les rossignolets, alouettes ou autres étourneaux étaient très présents… le terme malgache nous semblait plus propice aux voyages imaginaires que le terme français équivalent.
Pourquoi ce nouvel enregistrement ? Eh bien parce qu’il était temps ! Temps de faire le point et de graver les nouvelles pistes explorées par le groupe depuis ces dernières années.


Vous proposez deux formules en live, ce Cd est-il plus concert, ou bien fest-noz? Ce disque veut être le reflet de ces deux facettes, même si la dernière résidence, que nous avons faite, était plus consacrée à la mise en place et en scène d’un nouveau concert. Le répertoire de l’album est en effet constitué en partie de danses de Haute-Bretagne susceptibles d’être simplement écoutées ou bien de chauffer à blanc le parquet! Il y a aussi de magnifiques chants malgaches à écouter et des complaintes bretonnes ou autres, comme ce magnifique texte collecté dans la campagne angevine : « Nous sommes cinq frères sous les armes » qui partage la dernière plage « Ramano », un chant écrit par le frère de Dina.


Comment se monte le répertoire, comment travaillez vous? Quelqu’un amène une idée, texte ou musique et généralement c’est en échangeant à cinq que le morceau se monte, grâce à l’apport de chacun. Quand on part d’une musique composée, le jeu consiste à trouver les mots pour aller dessus : création ou texte traditionnel. Beaucoup de textes de l’album ont été entièrement écrits par le groupe et d'autres, traditionnels, ont été retouchés : de la vraie tradition orale en marche…
Quand le morceau se construit, Dina apporte sa touche avec un chant traditionnel malgache ou composé par son frère qui par son thème, son rythme… vient se frotter au chant à danser ou à la complainte que nous travaillons.

(photo prises lors du concert à Orvault le 23 Octobre 2007)

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